Une petite news pour vous avertir de la mise en ligne d'un album regroupant toutes les pages de la BD d'Ulrik précédemment publiées, que vous pouvez donc toutes retrouver içi :
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Quand le soleil d'été perça l'horizon, l'air se réchauffa rapidement et Johan fut réveillé par le retour de l'étouffante chaleur. Après avoir rempli sa gourde au ruisseau proche, il repris la route. Il rattrapa la grande voie pavé qui menait à Sooli après une heure de marche. Lorsque le soleil atteignit son zénith, Johan pénétra dans les larges marais qui bordaient la cité lumineuse. Cette zone était extrèmement dangereuse, mais si l'on restait au milieu de la route, large d'au moins dix mètres, on était relativement à l'abri. De plus, plusieurs patrouilles de gardes parcouraient les routes qui menaient aux portes de la cité. Malgré cela il n'était pas rare que des créatures rampantes et gluantes quittent les profondeurs du Marais et emportent des paysans sans défense que l'on ne retrouvait jamais. Galdroïl, l'aventurier blessé, lui avait raconté ces histoires de créatures dangereuses qui, la nuit, sortaient en nombre du Marais. On entendait des bruits étranges de l'autre côté de la muraille, et à la lueur d'un flambeau on pouvait parfois apercevoir d'étranges ombres de créatures difformes. Johan se tournait en tous sens, jetant des regards derrières son épaule dès qu'il entendait la moindre branche craquer, le moindre froissement de feuilles... Il s'attendait à tout moment à voir une araignée de 10 m de haut lui sauter dessus depuis les profondeurs du Marais. Mais alors qu'il imaginait sa mort dans des souffrances suprêmes toutes proches, il entendit réellement des bruits de pas venant du nord, acompagné par les cliquetis du métal d'une armure. Johan ne savait pas à quoi s'attendre ; ou plutôt il s'attendait à tout mais ne savait pas quoi faire. De plus il n'avait aucune arme mis à part son vieux bâton de marche. Il resta donc figé, attendant d'être mis face à son destin.
Johan courus ainsi dans la boue pendant plusieurs minutes, le sac fraîchement dérobé sur son épaule. Il ne s'arrêta que longtemps après que le vieux marchand et sa charrette embourbée soit hors de son champ de vision. Bien qu'essoufflé à en cracher ses poumons par les narines, Johan décida qu'il était préférable de mettre encore de la distance entre lui et ce marchand qui devait être animé d'envie de meurtre à l'heure qu'il était.
La pluie était bien loin désormais et le soleil d'été était de retour dans le ciel de la Grande Marche. Cette partie de l'Empire bénéficiait d'un climat particulier ; les étés étant en général plutôt longs et chauds, tandis que les hivers étaient secs mais extrêmement froids. Les précipitations y étaient très rares et tombaient abondamment, surtout lors des pluies d'été, comme cela était arrivé quelques jours auparavant. Cela était surtout dû au fait que les chaleurs de l'été faisaient s'évaporer les eaux abondantes des marais de Sooli. Étrangements situés, ces marais qui entouraient la ville se voyaient souvent prêter des origines magiques; bien qu'acceuillant de dangereuses créatures, ils défendaient la capitale de l'Empire des éventuels envahisseurs. En été, l'eau qui s'évaporait formait un épais brouillard autour de la ville, qui, lors des périodes les plus chaudes, retombait sous forme de pluies dilluviennes reformant ainsi les marais en quelques heures.
Cela faisait plus de trois heures qu'il marchait, quand il aperçut un chariot embourbé dans un virage. En se rapprochant, y compris qu'il s'agissait d'un marchand ; ils se rendaient sûrement à la ville la plus proche. Le voyageur était descendu du chariot et tenter de faire sortir la roue de la boue profonde. C'était un homme plutôt âgé, vêtu d'une tunique blanc crème d'apparence neuve, Aux manches bouffantes tel que cela se faisait dans les villes à la mode. Ses bas étaient usés et il portait des bottes basses recouvertes de boue. À sa ceinture pendaient une bourse bien remplie ainsi qu'une dague dans son étui de cuir. Arrivé à coté du chariot, Johan aperçu plusieurs caisses et sacs débordant de vivres, ainsi que des parures, des objets en bronze et divers autres marchandises valant sûrement une jolie somme. Le vieux marchand ne semblait pas l'avoir vu et il essayait maintenant d'extirper son pied de la boue. Johan eut alors la sensation étrange d'avoir une chance incroyable ; il resta planté là quelque minutes à regarder cet homme vider sa botte de la terre dont elle venait de se remplir. L'apprenti aventurier n'avait pas mangé à sa faim une seule fois depuis son départ, en effet il n'était parti qu'avec seulement quelques pièces de bronze. Il ne pouvait s'empêcher de penser que ce marchand itinérant transportant d'alléchantes vivre, qui semblait sans défense, avait été placé sur sa route par Viano, protecteur des voyageurs. Johan se dit en son for intérieur qu'on ne pouvait désobéir à la volonté d'une telle divinité. Il parcouru donc les quelques mètres qui le séparait du chariot, attrapa l'un des sacs qui lui semblait le plus rempli, et poursuivi sa route en courant, espérant que le marchand ne réussirait pas à débloquer la roue de son véhicule. Le marchand l'entendit courir, ses yeux firent un aller-retour entre ce jeune homme s'enfuyant un sac à la main et son chariot duquel venait d'être retiré ce même sac. Il se sentit démuni, le chariot était toujours coincé, et lui-même refusait de l'abandonner au risque de se le faire dérober par d'autres voyageurs malhonnêtes. Il resta donc là, debout, de la fange jusqu'aux genoux; il se dit que décidément, c'était pas son jour.
La pluie avait cessé de tomber. Enfin. Johan avait lu et relu ses cartes deux jours durant, enfermé dans sa chambre de la petite auberge "De la Choppe dansante". Cette pluie qui avait battu à sa fenêtre sans interruption depuis son arrivée à Livo, petit village au sud de Sooli, l'avait empêché de reprendre son voyage.
Une semaine auparavant il avait quitté sa ville natale, Predlac situé un peu au sud de la grande route pavée qui relie Sooli à Pagëorn, au bord de l'immense lac. Il était partit lorsque ses parents avaient décidé d'aller habiter dans la ville de Guelode à la suite de l'incendie accidentel leur maison. Johan avait donc fait ses adieux à ses parents, après leur avoir promis qu'il leur rendrait visite. Il prit la route de Sooli, lieu de tous ses rêves, de toutes ses espérances de jeune garçon insouciant ayant grandi dans un village rural. Il avait entendu parlé étant jeune, de cette ville immense et sans limites, auprès d'un aventurier, blessé d'une flèche dans l'épaule qu'avait soigné sa grand-mère. C'était un paladin expérimenté, qui était arrivé couché sur son cheval, blessé par cette flèche empoisonnée qui s'était logée dans son épaule. À la selle de son cheval étaient attachés une longue épée à deux mains ornées de gravure superbe, ainsi qu'une armure de plaques d'un métal rutilant. Il s'appelait Galdroïl, et malgré sa blessure ce robuste humain gardait un air fier qui imposait le respect. Pendant plusieurs semaines, assis à son chevet, le jeune paysan l'avait écouté raconter ses voyages dans des contrées lointaines, ses combats contre des créatures effrayantes et maléfiques ; il lui avait parlé de trésors enfouis et de richesses gardées par des mages démoniaques. Puis, une fois remis de sa blessure, l'aventurier avait quitté le village laissant le jeune garçon plein de rêves d'aventure.
Aujourd'hui il allait enfin pouvoir quitter cette auberge et reprendre son voyage sur les sentiers boueux. Chaque jour il espérait croiser un groupe de clinquants aventuriers qui lui proposeraient de se joindre à eux dans leur voyage. Malheureusement, son apparence ne jouait pas en sa faveur : il portait un vieux pantalon troué au genou gauche et une chemise de lin crasseuse. Dans un vieux sac à dos de cuir usé il rangeait son seul matériel de valeur : les cartes de l'Empire qu'il avait échangé à un marchand contre un plateau gravé magnifique, qui était dans sa famille depuis toujours. Certains lui prêtaient des propriétés magiques mais Johan ne croyait pas à ces inepties ; et il avait besoin de ces cartes s'il voulait éviter de se perdre. Ainsi un bâton de noisetier à la main, le garçon donnait davantage l'impression d'être un mendiant jeté sur les routes par la nécessité ; il n'avait rien d'un aventurier. Aussi aucune compagnie d'aventuriers ne lui proposa de les rejoindre et il poursuivit sa route.
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